Toilettes en or (j'avais pas d'idée de titre -_-")

Lorsque Avalon releva la tête face au miroir, tout était devenu étrangement flou. Il semblait que les choses se mouvaient au ralenti autour d'elle, comme un peu comme dans un rêve assez glauque. Les images flottaient dans l'air et toutes les choses avaient perdu leurs proportions.
Non, décidément, il n'existait rien de plus agréable que de planer ... A présent, les soucis professionnels étaient bien loin derrière elle. Ne restait plus que cette douce sensation de soulagement.
Si quelqu'un était entré dans la pièce à ce moment là, il aurait été fort étonné des voir la Chef des Oubliator, une femme si stricte et si sérieuse dans son tailleur noir et son chignon impeccable qui lui donnait l'air d'une mégère, dans un état second. A vrai dire, son visage était détendu, et il semblait même, en cherchant bien, qu'elle esquissait un léger sourire. Ce qui était bien entendu très loin d'être dans ses habitudes.
Cepdendant, il y eut bel et bien une personne qui entra dans les toilettes à ce moment là.
Dans un premier temps, Avalon ne la reconnut, étant assez lente à réagir ... mais qui cela pouvait-il bien être dans un tel moment ? Quelle était la seule personne qu'elle pouvait bien rencontrer après sa suspension ? Bien entendu, ça ne pouvait être que ce dégénéré de Langdon ... et l'odeur significative d'alcool qu'il dégageait en était le confirmation.
Avalon s'approcha d'un pas tranquille vers la cabine dans laquelle il s'était enfermé et s'adossa sur la porte la plus proche.

J'imagine que vous êtes fier de vous ... dit-elle avec un léger rire sarcastique, très léger, à peine perceptible. Vous avez enfin réussi à faire virer votre patronne ... c'est ce que vous vouliez, non ?

Plus Kalvin tenait son regard fixé sur la cuvette des toilettes qui devenait de plus en plus, hum ... jaunie, plus il avait l'impression que sa tête devenue plus lourde que la normale allait plonger dedans, que son bras n'arriverait jamais à le retenir. Pourquoi est-ce qu'elle tournait comme ça ? Oooh, il savait pourquoi oui, mais il ne se mettait plus dans cet état là depuis un sacré bout de temps ... finalement il avait vraiment toucher le fond cette fois ci.

Quand il entendit une voix derriere lui, il ne prit même pas la peine d'arretter la vidange de sa vessie, de toute façon c'etait impossible, et ricanant à son tour il répondit à la douce et charmante voix de sa "feu" superieure: Avalon Kendras.

"Fier de moi ? " Il se mit à rire doucement puis de plus en plus fort " Foutez vous de ma gueule, en voulant me debarrasser de vous j'ai aussi causer ma perte ... vous êtes pas la seule à avoir perdue votre travail ... et à ce que j'en sais, vous allez pas avoir de mal à retrouver une bonne place grace à votre petite bouche d'amour ... Les femmes peuvent être parfois trés convaincantes non ?! "

Il ranga son engin dans son pantalon, avec du mal ( ) et appuya sur le bouton de la chasse d'eau. Il plissa fortement les yeux pour reprendre au mieux ses esprits et sortit de la cabine. Il chercha la femme du regard, qui se toruvait maintenant au trois quart derriere lui. Il tourna juste la tête vers pour pouvoir la regarder, et lacha une legere grimace.

"Vous avez les yeux tout rouge ... Qu'est ce que vous avez fait ? Vous pleurez ? hun hun ... toutes les mêmes, derrieres leurs airs dur de sainte-ni-touche, ça pleure comme une madeleine dés qu'elles ont une petite égratinure ..."

Le rire que laissa échapper Avalon était cette fois, franchement amusé. Tiens, tiens ironie du sort ... Bébé Langdon pleurnichait pour son travail ? Comme si ça changeait quoi que ce soit à sa vie ... Tout en lui était minable, miteux ... Il arrivait le matin avec des vêtements miteux, il repartait le soir dans des vêtements souillés pour se rendre dans son appartement tout aussi dégueulasse ... qu'est-ce que ça allait lui changeait de plus travailler, hein ? A part peut-être qu'à présent, il n'avait plus aucune raison de se lever le matin ... Avec un peu de chance, il en aurait assez et finirait par débarasser la terre d'une immondice de plus en mettant fin à ses souffrances ? Comme c'est beau de rêver ...
Avalon ne releva même pas le sous-entendu douteux, non, franchement vulgaire de Langdon. Elle se sentait bien au dessus de tout ça, de pareilles bassesses ne l'effleuraient même pas.

Pauvre type ... lança Avalon d'une voix rauque et entecoupée de rires froids.

C'était étrange, Avalon découvrait un tout nouveau sentiment, qu'elle ne se serait jamais soupçonné : elle avait pitié. Oui, vraiment, cet homme en face d'elle qui se la jouait grand rebelle était pitoyable. A telle point qu'elle aurait voulu l'écraser sous son talon pour ne plus avoir à supporter le spectacle désastreux de sa sale face de rat.

Savez Langdon ... la dernière fois que j'ai pleuré, j'avais treize ans, et je faisais ma crise d'appendicite. Et comme vous le dites si bien, je n'aurai aucun mal à me récupérer mon poste. Tandis que vous ... vous oui, vous pouvez pleurer, en effet. VVous n'êtes qu'une larve, un déchet de la société. Vous n'avez aucun avenir ...

Elle approcha son visage près de celui qui empestait l'alcool de Langdon pour lui lancer bien à la figure :

Vous ne méritez même pas d'exister ...

Kalvin retourna sa tête lentement devant lui, pour ne pas avoir de vertige, car tourner la tête ainsi n'était pas forcement des plus agréable, et d'ailleur tant mieux si ça lui permettait de ne pas devoir supporter une vision si ... ragoutante ...

Pauvre type, pauvre type ... ouais, finalement elle avait trouver les mots juste pour le definir. Kalvin le savait qu'il ne valait pas grand chose et d'ailleur au point où il en était qu'est ce que ça pouvait bien faire ?! Il avait presque trente ans, pour trouver une femme à son goût et qui l'aimerait pour ensuite fonder une famille, c'était déja trop tard. Il n'avait jamais reussi à avoir une relation sérieuse avec quelqu'un et maintenant qu'il n'avait plus de travail, il n'y avait aucune raison que ça change. Il allait finir seul, definitivement seul dans cet espece de Studio dégueulasse ... et encore, si il ne pouvait plus payer le loyer, il se retrouverait à la rue, n'ayant que ses mains pour mandier.

Il l'écouta, fixant le miroir en face de lui et plus particulierement le reflet de cette femme qu'il detestait mais qu'il desirait tellement en même temps. C'est vrai, avec ce tailleur, ce chignon tiré vers l'arriere, ces formes avantageuses et cet air de domination qu'elle prenait en lui parlant, avait le don de lui faire monter la chaleur dans le bas du ventre. Même ses discours hautains, pleins de haine, cela ne le touchait pas. Il n'était pas tomber aussi bas pour pleurer à cause de mots sortis de la bouche d'une femme comme elle, oh non. Au contraire, il avait envie de plus en plus de lui montrer qu'il était capable de plus ... la haine, quel sentiments simple et puéril ...

"Je sais que je n'ai aucun avenir, en entrant dans votre service je l'ai sû tout de suite ... "

Et quand elle approcha son visage du sien pour lui lancer la replique cinglante qui tue, et qui aurait blesser n'importe qui, sauf lui ... impossible d'expliquer la pulsion qui lui monta à la tête. Peut être à cause des quelques verres d'alcool qui coulaient dans son sang ou alors totalement consciemment ... il leva sa main vers le visage de la femme et sans lui laisser le temps de réagir, la posa sur sa joue et colla ses lèvres sur les siennes, violemment. Il l'embrassa ainsi quelques secondes, sans delicatesse aucune, et la repoussa lentement enfin son visage du sien.

"Faites gaffe, je viens peut être de vous contaminer ..."

Cette fois, ce fut un véritable fou rire qui sortit de la gorge d'Avalon. Un rire toujours aussi froid, cynique qui ressemblait plutôt à des hoquets. Le genre de rire incontrôlable qui vous prend lorsque vous vous sentez à la fois comme une marmite prête à exploser mais que tout ce qui peut bien se passer autour de vous vous glisse dessus sans vous atteindre ... C'était à peu près comme ça qu'Avalon se sentait. Ecumante de rage à l'intérieur, mais elle n'était pas prête à redescendre du nuage sur lequel elle s'était posée. Les choses étaient beaucoup plus faciles vu de haut.
Aussi, secouée de son rire nerveux, elle se laissa glisser le long de la porte.

Raté ... vous êtes vraiment un raté sur toute la ligne. Même pas capable d'embrasser correctement ... Je vous jure, vous ... vous êtes répugnant ... à gerber ...

Son rire quelque peu calmé, ne restait plus sur le visage d'Avalon qu'un sourire béat. Elle posa ses grands yeux aux pupilles dilatées sur Langdon, puis désigna une place à côté d'elle sur le carrelage gelé, l'invitant à s'assoir.
Sans demander sa permission, elle tira de la poche de pantalon de Langdon une flasque qu'elle avait vu dépasser. C'est qu'il était prévoyant ... Elle dévissa le bouchon et en avala plusieurs grosses gorgées d'une seule traite. Du whisky ? Du Cognac ? Dans l'état où elle se trouvait, difficile à déterminer ...

Quand elle éclata de rire, Kalvin haussa les sourcils pour les froncer presqu'aussitôt. Franchement, comment est ce qu'une femme comme elle pouvait être appreciée ? Il se passa une main sur le visage en la repoussant encore un peu. Quel idiot, et quelle idiote celle la aussi !
Il avait mal au crâne, et plus il restait dans boire, plus ça empirait ...
Il écouta les paroles de sa superieure et eu un leger rictus. Il se retourna vers elle, la regardant de haut vu que maintenant elle était beaucoup plus petite que lui ...

Je vous ai pas embrasser pour vous emmener au 7ème ciel, vous en valez pas la peine ... je voulais juste savoir ce que ça faisait d'embrasser une femme aussi froide que vous ... vous êtes sur que votre mari ne va pas en frequenter une autre ? Il doit pas prendre souvent son pied avec vous ...

Il regarda la place qu'elle designait prés d'elle, elle l'invitait à s'assoir ? Elle était devenue aimable ? Ouh la ... soit il allait pleuvoir de la merde, soit il allait se faire curé ...
Il la laissa prendre la bouteille qu'il avait dans la poche, sa derniere, avec apprehension. Qu'est ce qu'elle voulait faire avec ça ?! ... boire ? Elle !?
Riant legerement et les sourcils haussés il se laissa tomber prés de cette femme qui n'était plus sa superieure finalement. Il tendit la main vers elle pour qu'elle lui passe la bouteille, il avait vraiment besoin d'une gorgée et plus ...

Avalon était en train de défaire son chignon lorsque Langdon lui sortit son grand discours sur sa sexualité, qui était sans doute censée la vexer. Elle laissa se déverser ses longs cheveux châtains sur ses épaules et appuya sa tête en arrière, contre le panneau de la porte, avalant une nouvelle gorgée de ce breuvage qui laissait une délicieuse sensation chaude et sucrée dans la gorge.
Après quoi elle tendit la flasque à Langdon, sans même avoir tourné les yeux pour voir qu'il tendait la main.
A bien y réfléchir (et pourtant, Avalon n'était pas exactement en état), la question, aussi provocatrice soit-elle de Langdon, n'était pas si stupide ... Est-ce qu'Orion allait voir d'autres femmes ? Probablement ... Bien sûr, pour cela, il faudrait qu'il en trouve une de Sang Pur et qui ait autant de classe qu'elle, et autant dire que ça ne courait pas les rues ... Lui était avis que son voyage d'affaire ne se limitait pas à un passe-temps professionnel ... Mais qu'est-ce que ça pouvait bien faire ? Il pouvait bien la tromper avec qui il voulait tant qu'il n'allait passe souiller avec une sang impure, ou pire, une moldue ... Rien qu'à cette pensée, Avalon en frissonna de dégoût. Mieux valait songer à autre chose ...
"Il doit pas souvent prendre son pied avec vous ..." Cette remarque raisonna curieusement dans l'esprit d'Avalon. Elle laissa échapper un petit rire rauque.

Très amusant ...

Elle tourna la tête pour poser sur Langdon un regard qui semblait à des kilomètres d'ici ... vraiment effrayant.

Qu'est-ce que vous y connaissez vous ? Je ne vous ai jamais connu une seule compagne que je sache ... ? Et je ne compte pas les gamines de quinze ans qui font les trottoirs ...

Parce que vous pouvez pretendre connaitre ma vie privée ? Ne soyez pas aussi sure de vous, ça pourrait vous faire défaut ...

Il soupira legerement, les yeux dans le vague. A quoi ça servait de mentir ? Oui il n'avait jamais eu d'histoire trés sérieuse, sauf peut être au lycée mais c'était des amourettes d'adolescent, rien de bien sérieux en fin de compte.
Soupirant une nouvelle fois, il porta la bouteille à ses lèvres et bascula la tête en arriere pour faire couler le plus possible de liquide au fond de sa gorge ... Ah, ce qu'il aimait cette sensation ... Il rabaissa la tête, retirant le goulot de la bouteille de sa bouche et passa rapidement sa langue sur ses lèvres pour ne pas en perdre une goutte.

Finalement, il retourna la tête vers cette femme, qui était beaucoup plus séduisante les cheveux ainsi lachés, le chignon lui donnait l'air trop sévére ... a moins que ce soit l'alcool qui lui donne des hallucination mais il la trouvait presque jolie. Il posa la bouteille prés de sa cuisse entre eux deux et posa sa main à plat sur le carrelage tout juste à côtés des doigts d'Avalon Kendras. Son regard s'arretta dessus quelques instants pour finalement se reportés devant lui. Un petit sourire en coin, il fit glisser le bout de ses doigts dans la direction de la main de son ex-supérieure ... il n'avait rien à perdre ...